Du 19 mars au 30 juin 2018, ce forum permet à chacun de donner son avis sur la PPE ou sur le débat public lui-même. Tous les avis sont rendus publics et ouverts aux commentaires. Ils seront pris en compte par la commission lors de la rédaction du compte rendu du débat.
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Dans la présentation du DMO, le ministre Hulot parle de transition écologique à la place de transition énergétique. Au-delà du fait qu’il suffit de consulter Wikipédia pour voir que ce n’est pas la même chose, c’est révélateur d’une certaine vision de la transition énergétique. Déjà l’expression « transition énergétique » recouvre des sens très différents, voire opposés, dans le débat public, processus industriel de décarbonation de la production d’énergie sans sacrifier son accessibilité ou sortie idéologique du nucléaire. Il y a déjà eu des transitions énergétiques dans notre pays (construction de barrages, électrification rurale, programme nucléaire…) assez bien gérées avant la dérèglementation du secteur. L’expression « transition écologique », que certains ont tout fait pour substituer à l’expression « développement durable », recouvre littéralement aussi la biodiversité, les risques, la gestion des ressources. Il peut y avoir conflit entre transition énergétique et biodiversité, accès aux matières premières, occupation des sols… Parler d’écologie renvoie aussi inévitablement à l’écologie politique qui ne hiérarchise pas les problèmes environnementaux ou sanitaires et gomme les ordres de grandeur.
Je me pose cette question car je ne comprends pas le discours majoritaire actuel. On ferait du photovoltaïque en France pour le « bien de la planète » : lutter contre le réchauffement climatique, fermer des centrales nucléaires, et tout cela en créant de nombreux emplois en France.
Concernant le réchauffement climatique : remplacer de l'électricité déjà très majoritairement décarbonée en France par de l'électricité solaire ne change rien sur le plan du CO² en France. Mais pour le réchauffement climatique c'est le bilan global CO² au niveau de la planète qui compte et celui-ci est négatif. En effet les panneaux photovoltaïques installés en France sont fabriqués en Chine et, outre le transport, leur fabrication demande une quantité non négligeable d'énergie. Pointer du doigt la Chine comme étant un gros pollueur et le plus gros émetteur de CO² , tout en se targuant d'être vertueux, n'est-il pas une attitude hypocrite quand on y a délocalisé ses activités industrielles polluantes ?
Concernant la fermeture de centrales nucléaires : les pointes de consommation étant les soirs d'hiver, le photovoltaïque ne permettra pas de fermer une seule centrale nucléaire. Quand bien même on multiplierait par dix, cent ou mille le parc photovoltaïque installé, la production photovoltaïque les soirs d'hiver sera toujours nulle puisqu'il fait nuit. Tant qu'on n'aura pas trouvé et développé une solution de stockage d'électricité à grande échelle, ce qui prendra vraisemblablement plusieurs décennies si cela se fait, pour pouvoir fermer des centrales nucléaires il faudra soit construire des centrales au gaz ou au charbon comme en Allemagne ou bien renforcer les interconnexions pour pouvoir importer de l'électricité produite par les centrales des pays voisins.
Concernant l'emploi, on a déjà vu que l'emploi industriel était créé en Chine. Il y a certes des emplois d'installateurs créés en France, mais quant à subventionner des emplois d'installateurs, ne faudrait-il pas mieux s'orienter vers de l'installation de produits fabriqués en France (isolation de l'habitat par exemple). A dépense égale cela créerait beaucoup plus d'emplois en France et éviterait de creuser le déficit de la balance commerciale du pays.
Tout cela n'est pas très positif. On comprend qu'il puisse néanmoins y avoir des personnes favorables au développement de cette énergie, en particulier tous ceux qui bénéficient ou ont l'intention de bénéficier des subventions liées à la pose de panneaux photovoltaïques. Mais cela ne semble pas être un argument « d'intérêt général» car il ne s'agit que d'un transfert dont l'utilité sociale n'est pas évidente, les gagnants étant ceux qui sont propriétaires d'une maison si possible dans une région ensoleillée et qui peuvent bénéficier des subventions, et les perdants étant ceux qui habitent un appartement et qui financent les subventions via la CSPE dans leur facture d'électricité.
Peut être est-ce que je fais des erreurs de raisonnement ou je passe à côté d'arguments en faveur de l'électricité photovoltaïque en France, auquel cas je serais preneur des arguments. Merci pour vos éventuels commentaires.
Chaque jour, plus de 2 000 000 m3 d'eau chaude sont consommés par les seuls logements français. C'est le premier poste de consommation d'énergie des nouveaux logements construits, et pourtant 75 % de cette chaleur finit aux égouts. D'autres secteurs présentent également un potentiel gigantesque : l'hôtellerie, l'industrie, la restauration, piscines... Forts de ce constat aberrant, il semble intéressant de récupérer la chaleur des eaux usées, jusqu'ici rejetée, et la valoriser en l'utilisant dans le bâtiment. Car afin de limiter notre dépendance vis-à-vis des énergies fossiles de manière pragmatique, 3 leviers sont à notre sens essentiels pour réussir cette transition énergétique :
- Sobriété : Réfléchir à comment moins consommer
- Récupération : Utiliser les énergies fatales disponibles sur le site ou à proximité
- Production verte : Le delta à produire doit l'être à partir d'ENR
Sans ces 3 leviers, la transition énergétique ne sera que partielle... Notre association se tient à la disposition des instances de la commission pour apporter son éclairage sur le potentiel de la récupération de chaleur sur eaux usées.
La priorité numéro un de la transition énergétique doit être la réduction de la consommation d'énergie en général, et en particulier celle des énergie fossiles. Cela permettrait de réduire le CO2, qui est à ce jour l'ennemi numéro un clairement identifié lors des réunions COP21 et COP22, et pour laquelle une action concerté de tous les états est indispensable.
Les ressources financières devraient donc être allouées à cette réduction de consommation d'énergie, avec des mesures clairement identifiées à ce jour, telles que la meilleure isolation des bâtiments, le choix des énergies les plus efficaces pour les transports, l'utilisation des matériaux à faible contenu énergétique, etc. La liste est longue et bien connue. Reste à la mettre en oeuvre avec une politique incitative appropriée.
Au lieu de cela, le débat se focalise sur la part du nucléaire dans la production d'électricité, avec des montants considérables investis dans les énergies nouvelles pour produire finalement la même quantité d'électricité, mais intermittente, et ce en l'absence de systèmes de stockage d'énergie suffisamment opérationnels, avec une dégradation de l'environnement du fait des dizaines de milliers d'hectares couverts par des panneaux solaires, ou des éoliennes, et ce finalement sans aucune réduction de CO2.
Ne nous trompons pas d'objectif : la part du nucléaire dans la production d'électricité n'est pas l'objectif numéro un d'une transition énergétique réussie : l'objectif numéro un est la réduction de la consommation d'énergie en général, et tout particulièrement celle des énergies fossiles. Prenons en priorité les mesures pour atteindre cet objectif.
Un vrai débat se fait par votation et non d'une façon plus ou moins confidentielle sur internet. Il semble que le rouleau compresseur atomique écrase la démocratie et les choix de sûreté du pays.
Le CO2 est certes un problème pour le climat, mais moins d'émissions de CO2 ne veut pas nécessairement dire plus d'écologie et moins de pollution. La production et le recyclage des batteries et des cellules photovoltaïques, ou bien le nucléaire ont un impact écologique très fort malgré l'absence de CO2. Il faut donc être prudent avant de se lancer dans une transition énergétique qui ne prendrait en compte qu'une partie des problèmes.
Bonjour, je viens de renseigner le questionnaire en ligne. J'ai été un peu surprise par la forme du questionnaire concernant le nucléaire. En effet, concernant la poursuite du nucléaire, je pense que les décisions de fermeture de centrales doivent se prendre au cas par cas en fonction de l'état de chaque installation et de son niveau de sûreté. Il n'est pas possible d'émettre cet avis dans le questionnaire. Idem, pour la décision de poursuivre l'exploitation des centrales au delà de 50 ans. Il faut un processus clair de décision mais celui-ci doit être appliqué au cas par cas en fonction de la situation de chaque centrale.
Pour un pays, il est important d'avoir un mix énergétique dans un service public de l'énergie. Les installations nucléaires et hydrauliques ont été financées par les citoyens et ces installations doivent rester dans le giron public. Quand aux centrales nucléaires, elles sont sous contrôles d'une autorité indépendante (ASN) qui est la seule à pouvoir déterminer si on doit prolonger ou fermer une centrale en fonction des actions engagées par le producteur (EDF). En tant que citoyen, j'ai une voiture qui est controlée périodiquement (contrôle technique) et seul un contrôle ne répondant pas aux obligations règlementaires est interdit de circuler. Il en va de même pour les centrales nucléaires, seule l'ASN peut décider la poursuite de l'exploitation d'une centrale nucléaire. Dans une periode où nous devons diminuer les déficits publics, comment peut-on envisager de se priver d'un outil de production alors qu'il répond aux conditions règlementaires !
La réduction simultanée des consommations d'énergies carbonées et du nucléaire me semble complètement irréaliste et dangereuse. Faire croire que le développement des énergies renouvelables va permettre de créer des emplois et de maintenir notre niveau de vie actuel est irresponsable. Non, nous ne vivrons plus comme maintenant et nous prenons de le risque d'un rejet total par la société.
Donnons-nous des objectifs réalistes :
- abandon complet du charbon
- investissement dans la recherche dans tous les domaines (nucléaire, biomasse, biocarburant, stockage de l'électricité, hydrogène, stockage du carbone, etc.). Ce sont les chercheurs et les ingénieurs qui trouveront la solution aux problèmes énergétiques. Le problème de l'innovation est que l'on ne sait pas dans quel domaine elle va se produire. Surtout pas d'à priori dogmatique.
- Isolation des bâtiments, pompes à chaleur
Je suis toujours étonné du positionnement des écologistes, qui préfèrent finalement arrêter le nucléaire plutôt que baisser la production de CO2. Le nucléaire, à l'encontre de 40 années d'utilisation sans problème significatif en France (et probablement même ailleurs, si on ramène les problèmes aux kWh produits), est défini comme "le mal" de manière assez irrationnelle, mais ils sont prêts à soutenir la construction de centrales au gaz (ou pire au charbon, cf en Allemagne) pour compenser l'intermittence des énergies renouvelables. La solution serait photovoltaïque/éolien + stockage, sauf qu'à ma connaissance des solutions de stockage à grande échelle n'existent pas (et mettraient de toute manière des dizaines d'années à être industrialisées, si elles devaient être découvertes). Il y a un problème d'expertise (ou de reconnaissance des experts) sur ces sujets très techniques.