Q9 • Eric VINDIMIAN [CEMAGREF], (MONTPELLIER ), le 19/09/2011
Dans le dossier d’information du projet Maillon sud, il est indiqué que BRL prélève en étiage aujourd’hui 12 m3/s, soit 3% du débit lors des « étiages les plus sévères » du fleuve, estimé à 380 m3/s. Quel sera l’impact du projet à terme sur ce débit d’étiage, en tenant compte des estimations les plus récentes du changement climatique sur le Rhône ? Que sait-on aujourd’hui de l’évolution de la demande en eau le long du Fleuve pour les 30 prochaines années, en tenant compte du changement global ?
> Voir la réponse
Le Maître d'ouvrage, le 25/10/2011,
Bonjour M. Vindimian,
Voici la réponse apportée par la Région et BRL à votre question.
Quel sera l’impact du projet à terme sur ce débit d’étiage, en tenant compte des estimations les plus récentes du changement climatique sur le Rhône ?
Comme mentionné dans le chapitre 2.4.2 du Dossier du Maître d'Ouvrage (disponible en ligne sur le site du débat public), dans les conditions climatiques actuelles, les 2,5 m3/s prélevés par Aqua Domitia sur le Rhône représentent moins de 1% de son débit d’étiage (380 m3/s), ce qui induit donc un impact négligeable. Dans les hypothèses les plus pessimistes des effets du changement climatique, prévoyant une réduction de moitié du débit d’étiage du fleuve, ce prélèvement supplémentaire lié au projet Aqua Domitia représenterait alors moins de 2% du débit d’étiage.
Que sait-on aujourd’hui de l’évolution de la demande en eau le long du Fleuve pour les 30 prochaines années, en tenant compte du changement global ?
Le Rhône n'étant pas considéré comme une ressource en eau à risque du point de vue quantitatif, il n'existe pas, à notre connaissance, d'étude prospective chiffrée de l'évolution de la demande en eau sur ce fleuve.
Cordialement, en vous remerciant de votre participation à ce débat.
Q10 • Eric VINDIMIAN [CEMAGREF], (MONTPELLIER ), le 19/09/2011
La qualité des eaux prélevées à l’aval du Rhône inquiète la population (PCB, pesticides, résidus médicamenteux …) :
- Quelles mesures sont prévues pour réduire les risques sanitaires pour tous les usages ?
- La qualité des eaux d’irrigation sera-t-elle compatible avec les cahiers des charges de type GLOBALGAP, EUREPGAP etc... ?
- Quelle politique d’information sera mise en œuvre pour assurer une transparence sur ces questions cruciales pour les usagers, leur méfiance risquant de favoriser les prélèvements individuels dans les aquifères ou le refus des collectivités d’employer l’eau du Rhône ?
> Voir la réponse
Le Maître d'ouvrage, le 13/10/2011,
Bonjour M. Vindimian,
Voici la réponse apportée par la Région et BRL à votre question.
Quelles mesures sont prévues pour réduire les risques sanitaires pour tous les usages ? La qualité des eaux d’irrigation sera-t-elle compatible avec les cahiers des charges de type GLOBALGAP, EUREPGAP etc... ?
La qualité de l’'eau du Rhône inquiète beaucoup, mais force est de constater qu'il existe beaucoup d'idées reçues dans ce domaine. Aujourd'hui, l'eau du Rhône distribuée par BRL est conforme aux limites du Code de la Santé Publique pour la production d'eau potable, ainsi qu'à différents cahiers des charges agricoles pour l'irrigation, par exemple: AB-agriculture biologique et GLOBALGAP(EUREPGAP)-bonnes pratiques agricoles.
De plus, grâce aux nombreux programmes engagés (recherche scientifique, plan d'action, renouvellement des ouvrages d'assainissement, politique de lutte contre les toxiques de l'agglomération lyonnaise, etc.), la qualité physico-chimique du fleuve est en nette amélioration.
L’eau du Rhône fait l’objet de multiples contrôles, à plusieurs niveaux, réalisés par des organismes indépendants :
- l’Agence de l’Eau RMC, la DREAL du bassin Rhône/Méditerranée et l’ONEMA au niveau général du bassin rhodanien.
- l’Agence Régionale de Santé au niveau des eaux brutes à potabiliser sur le canal Philippe LAMOUR.
De plus, BRL a mis en place un programme d’auto-surveillance, pour lequel les analyses sont confiées à des laboratoires indépendants certifiés COFRAC. Ainsi sont suivis 200 paramètres de qualité et jusqu’à présent, les analyses ont toujours confirmé :
- L'absence de risque PCB: ce polluant, très peu soluble dans l'eau, est présent dans les sédiments du Rhône. L’eau distribuée qui est décantée dans le fleuve lui-même puis dans le canal ne présente pas de risque.
- L'absence de non-conformité sur les métaux lourds dans le cadre du contrôle sanitaire des eaux brutes à potabiliser.
- Des valeurs de métaux lourds également très inférieures aux limites maximales recommandées par la FAO pour les eaux d’irrigation.
- L'absence de perturbateur endocrinien.
- Des teneurs infinitésimales de résidus médicamenteux: en l’état actuel de ces connaissances, la dose cumulée absorbée au cours d’une vie entière par la consommation d’une eau potable issue du Rhône ne dépasse pas le plus souvent la quantité contenue dans une prise thérapeutique unique de chacune de ces substances (rapport Académie de Pharmacie, septembre 2008).
Concernant l'irrigation des terres agricoles avec l’eau du Rhône, elle est mise en œuvre sur les périmètres BRL depuis plus de 50 ans et à ce jour, aucune problématique de pollution du sol ou des nappes du fait de ces irrigations n’est avérée ni même simplement soupçonnée.
Quelle politique d’information sera mise en œuvre pour assurer une transparence sur ces questions cruciales pour les usagers, leur méfiance risquant de favoriser les prélèvements individuels dans les aquifères ou le refus des collectivités d’employer l’eau du Rhône ?
La transparence sur la qualité de l'eau du Rhône prélevée par BRL est déjà assurée actuellement et l'information est mise à disposition de deux façons :
- Les données obtenues dans le cadre du contrôle sanitaire des eaux brutes à potabiliser sont portées en temps réel à la connaissance des délégations départementales de l’ARS.
- Des synthèses annuelles sont diffusées gratuitement aux clients qui en font la demande, notamment les irrigants engagés dans des démarches de cahier des charges qualité. En 2009-2010, BRL avait 90 destinataires.
Cordialement, en vous remerciant de votre participation à ce débat.
Q23 • Marion CAMARASA, (PALAJA), le 01/10/2011
Bonjour,
Je souhaiterais obtenir des précisions techniques quant au traitement de l'eau du Rhône qui est polluée par les PCB et les métaux lourds notamment. On sait que les métaux lourds et les PCB sont des polluants persistants. Les poissons du Rhône sont interdits à la consommation. On ne peut penser faire boire de l'eau à des populations en sachant pertinemment qu'il y a un certain risque. On ne peut non plus pertinemment irriguer des terres avec une eau polluée. Le principe de précaution est inscrit désormais dans la constitution.
Très sincèrement.
> Voir la réponse
Le Maître d'ouvrage, le 25/10/2011,
Bonjour Mme Camarasa,
Voici la réponse apportée par la Région et BRL à votre question.
Nous comprenons votre inquiétude quant à la qualité de l’eau du Rhône, mais il existe beaucoup d'idées reçues dans ce domaine, et l’eau du Rhône distribuée par BRL, est d’une qualité tout à fait compatible avec les usages agricoles et de potabilisation.
Il faut savoir que toutes les ressources en eau ne peuvent pas être utilisées pour l’eau potable : elles doivent préalablement répondre aux limites définies par le Code de la Santé Publique pour la production d'eau potable. L’eau du Rhône répond à cette obligation de conformité. C’est ainsi que, dans le Languedoc Roussillon, elle est déjà utilisée (après traitement) en vue de l’alimentation en eau potable de près de 600 000 personnes (quelques exemples : les agglomérations de Nîmes et Montpellier, ou les communes de Gallargues, du Grau du roi, de la Grande Motte).
L’eau du Rhône est principalement utilisée pour l’irrigation et elle est conforme aux exigences de qualité de différents cahiers des charges agricoles, comme ceux des certifications AB-Agriculture Biologique et GLOBALGAP(EUREPGAP)-bonnes pratiques agricoles. L’irrigation des terres agricoles avec l’eau du Rhône est mise en œuvre sur les périmètres BRL depuis plus de 50 ans et à ce jour, aucune problématique de pollution du sol ou des nappes du fait de ces irrigations n’est avérée ni même simplement soupçonnée.
En plus du respect des critères de conformité pour les usages eau potable et irrigation, de multiples contrôles sont menés sur la qualité de l’eau du Rhône, à plusieurs niveaux et par des organismes indépendants :
- Sur le bassin rhodanien en général, par l’Agence de l’Eau RMC, la DREAL du bassin Rhône-Méditerranée et l’ONEMA.
- Sur le canal Philippe LAMOUR, par l’Agence Régionale de Santé pour les eaux brutes à potabiliser.
- Sur le réseau BRL, par des laboratoires indépendants certifiés COFRAC.
Revenons plus particulièrement sur le cas des PCB et des métaux lourds qui vous préoccupe.
Les PCB constituent une substance polluante qui est très peu soluble dans l’eau et donc présente principalement dans les sédiments des fleuves. Les poissons du Rhône se voient contaminés à travers la chaîne alimentaire issue de ces sédiments. L’eau potabilisée du Rhône est débarrassée des matières solides en suspension lors de son transport (décantation dans le fleuve puis dans le canal Philippe Lamour) et de son traitement. Il n’y a donc pas de risque de contamination par les PCB liée à la consommation d’eau, comme le confirme les analyses menées par l’ARS dans le Gard et l’Hérault.
La possibilité de fermeture de la prise au Rhône du canal BRL pendant les crues, associée au phénomène de décantation naturelle dans le canal, assurent aussi des teneurs très faibles en PCB dans l’eau brute qui est utilisée pour l’irrigation. Sur la base d’une dose annuelle d’arrosage de 5000 m3/ha/an, on estime que l’apport de PCB par l’eau du Rhône est 200 à 600 fois inférieur aux quantités annuelles autorisées pour les épandages agricoles.
NB. Les 5000 m3/ha/an, choisis comme base de calcul, correspondent à une consommation maximale d’irrigation dans la région puisque, à titre de comparaison, le maraichage et l’arboriculture requièrent 2000 à 4000 m3/ha/an, et la vigne seulement 500 à 1000 m3/ha/an.
Quant aux métaux lourds, leurs teneurs sont conformes aux normes du contrôle sanitaire des eaux brutes à potabiliser. Concernant l’aspect irrigation, ces teneurs sont très inférieures aux limites maximales recommandées par la FAO.
Notez que ces données sont confirmées par les autorités sanitaires en charge du suivi de la qualité de l’eau.
Etant donné les constats actuels d’une part, et le système étoffé de suivi qualité d’autre part, il n’y a pas de crainte à avoir quant à l’eau du Rhône qui est distribuée aux populations et aux agriculteurs. D’autant plus que, grâce aux nombreux programmes engagés (recherche scientifique, plan d'action, renouvellement des ouvrages d'assainissement, politique de lutte contre les toxiques de l'agglomération lyonnaise, etc.), la qualité physico-chimique du fleuve est en nette amélioration.
Cordialement, en vous remerciant de votre participation à ce débat.
Q32 • Denis QUATRELIVRE, (OCTON), le 14/10/2011
Pour des questions environnementales, au titre de l'Agenda 21, il faudrait, c'est un consensus il me semble, produire des cultures maraîchères et fruitières localement.
A-t-on pris en compte cette perspective et les changements climatiques pour quantifier nos futurs besoins ? Si oui, dans quelles proportions ce projet couvrira-t-il les besoins ?
(question posée par internet lors de la retransmission en direct de la réunion thématique du 18 octobre à Béziers)
> Voir la réponse
Le Maître d'ouvrage, le 28/10/2011,
Bonjour M. Quatrelivre,
Voici la réponse apportée par la Région et BRL à votre question.
L’agriculture à destination locale fait effectivement partie des enjeux agricoles actuels, notamment du fait des recommandations de l’Agenda 21, renforcées en parallèle par l’émergence d’un courant « locavore » prônant la consommation d'aliments frais, de saison et produits localement.
D’ailleurs, la Région Languedoc Roussillon a inscrit parmi ses 3 grandes orientations agricoles l’encouragement à la diversification des productions et de la commercialisation, dont l’encouragement des circuits courts. Cette orientation a donc bien entendu été prise en considération lors de l’élaboration du projet Aqua Domitia.
Il faut souligner que cette évolution agricole nécessite la présence d’une ressource en eau sécurisée. Aussi, bien que la demande agricole en eau identifiée par Aqua Domitia soit principalement viticole, l’apport d’une ressource en eau sécurisée permettra par exemple de développer le maraichage ou l’arboriculture sur des secteurs où le manque d’eau limitait les activités agricoles à la vigne ou l’olivier. En effet, maraichage et arboriculture ne peuvent pas être envisagés sans irrigation sous notre climat.
Quant au changement climatique, il n’a pas été pris en compte dans la quantification des besoins, ni pour l’eau potable, ni pour l’agriculture. Il est vrai que le changement climatique est avéré aujourd’hui et on sait qu’il aura 2 grands impacts sur la gestion de l’eau : l’augmentation des besoins et la diminution de la ressource. Toutefois, l’augmentation des besoins est difficilement quantifiable car de nombreux facteurs entrent en jeu et, par exemple, la recherche agronomique devrait permettre la réduction des besoins en eau des cultures grâce à des avancées sur les pratiques culturales ou la sélection d’espèces moins consommatrices en eau.
En revanche, le changement climatique est pris en compte dans le volet ressource de l’étude de faisabilité du projet Aqua Domitia, puisqu’on sait qu’il pourrait réduire de façon importante le débit d’étage des rivières, ce qui aurait une incidence sur les volumes de régulation disponibles au niveau des barrages comme celui des Monts d’Orb.
Cordialement, en vous remerciant de votre participation à ce débat.
Q46 • José TORREMOCHA, (LIGNAN SUR ORB), le 27/10/2011
Bonjour,
La création de digues sur l'Hérault, l'Orb et l'Aude ne viendrait-elle pas en complementarité pour la prévention des inondations du canton de Béziers, Pezenas, la basse plaine de l'Aude (grosses alertes encore en 2010) ? Et ne pourrait-on pas récupérer les eaux de pluie, une ressouce importante tout de même ?
> Voir la réponse
Le Maître d'ouvrage, le 21/11/2011,
Bonjour M. Torremocha,
Voici la réponse apportée par la Région et BRL à votre question.
La création de digues sur l'Hérault, l'Orb et l'Aude ne viendrait-elle pas en complémentarité pour la prévention des inondations du canton de Béziers, Pézenas, la basse plaine de l'Aude (grosses alertes encore en 2010) ?
La protection contre les inondations est une problématique que le projet Aqua Domitia ne prétend pas aborder. Cela concerne les politiques des collectivités territoriales qui devront déterminer quelle stratégie, de l’endiguement à la création de champs d’expansion des crues, sera la plus adaptée à leur territoire.
Et ne pourrait-on pas récupérer les eaux de pluie, une ressource importante tout de même ?
Les eaux de pluies représentent effectivement une ressource potentielle importante. La grande difficulté en Languedoc-Roussillon est liée à la répartition temporelle de ces pluies dans l’année : les principales précipitations ont lieu en automne alors qu’une part importante des besoins en eau se concentre sur le printemps et l’été. L’utilisation de cette ressource suppose donc des capacités de stockage de l’eau très importante (barrages à l’échelle collective ou cuves à l’échelon individuel), d’où une double contrainte de coût à l’investissement et d’encombrement.
D’un point de vue collectif, l’utilisation des volumes perdus lors des crues et en hiver nécessiterait la création de barrages ou, à une échelle moindre, de retenues collinaires. C’est d’ailleurs ce qui a été fait dans les années 1970 à 1990 avec les retenues du Salagou et des Monts d’Orb pour ne citer que celles sur le territoire du projet Aqua Domitia. De nouvelles grandes retenues sont difficilement envisageables aujourd’hui pour des raisons à la fois environnementales, sociales, foncières et de financement.
Des retenues collinaires sont envisagées à l’échelon local dans certaines parties de la région.
A l’échelle individuelle, l’utilisation des eaux de pluies ne peut se substituer à tous les usages de l’eau. Elle est autorisée pour l’arrosage et, sous certaines conditions, pour le lavage de véhicules ou de voirie et les chasses d’eau. Toutefois, le recours à cette ressource amène une contrainte supplémentaire : la nécessité d’un double réseau d’eau dans les logements.
Dans l’Hérault par exemple, le Conseil Général a étudié les ressources en eau de substitution, et notamment des eaux de pluie pour lesquelles il a conclu que « les possibilités sont donc globalement limitées surtout si l’objectif est d’écrêter la demande de pointe. Il existe toutefois de réelles possibilités à une double condition : localisation où les précipitations sont les plus importantes et les plus étalées dans l’année (secteur Nord / Nord-Ouest) ; disponibilité de capacités de stockage suffisantes pour atteindre un taux significatif de couverture des besoins ».
NB. Cette étude du Conseil Général de l’Hérault a donné lieu à la publication d’un guide sur les ressources de substitution (eaux de pluie, eaux grises, eaux brutes, eaux usées épurées) disponible sur internet à l’adresse suivante : http://www.herault.fr/environnement/publication/guide-ressources-de-substitution.
Dans une intervention à la réunion thématique 4 de ce débat public, Marielle Montginoul, chercheuse au CEMAGREF, a également précisé que l’utilisation des eaux de pluie était difficilement réalisable à l’échelle individuelle étant donné que le retour sur investissement pouvait être très long, de 20 à 30 ans.
Cordialement, en vous remerciant de votre participation à ce débat.
Q48 • Pierre SALLE, (SALAZAC), le 28/10/2011
L'exploitation prochaine des GAZ DE SCHISTE dans notre région va demander de grosses quantités d'eau et polluer, comme au Canada ou aux USA, de nombreuses nappes phréatiques. Le projet Aqua Domitia est-il fait pour compenser cette nouvelle pollution ? Ou en d'autres termes prévoit-on prochainement une pollution importante de ces nappes et prend-on les devants ? Bien sincèrement.
> Voir la réponse
Le Maître d'ouvrage, le 21/11/2011,
Bonjour M. Salle,
Voici la réponse apportée par la Région et BRL à votre question.
En France, une loi a été votée cet été stipulant l’interdiction du recours à la fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste. Ce texte a justement été adopté face au risque trop important de pollution des nappes lié à cette technique.
A notre connaissance, il n’y aura donc pas d’exploitation de gaz de schiste en France tant que ce moratoire sera en vigueur, et le projet Aqua Domitia n’a en aucune façon été prévu en vue d’une quelconque exploitation de gaz de schiste, ni pour compenser des problèmes de pollution qui lui seraient liés.
D’autre part, les volumes distribués par Aqua Domitia seront bien inférieurs aux volumes annuels prélevés en Languedoc-Roussillon dans les ressources souterraines. En aucun cas, ce projet ne serait en mesure de compenser la perte de ces ressources. Enfin, la Directive Cadre Européenne sur l’eau a instauré des objectifs ambitieux notamment en termes de qualité des eaux souterraines qui seront le gage de la préservation de ces ressources.
Le projet Aqua Domitia n’a donc pas d’autres objectifs que ceux affichés, à savoir :
- sécuriser l’alimentation en eau potable par l’apport d’une deuxième ressource en eau, notamment en cas de sécheresse ou de pollution ;
- alléger la pression sur les milieux aquatiques fragiles (Lez, Mosson, fleuve Hérault, nappe Astienne…) en apportant une ressource de substitution ;
- accompagner le développement économique régional tout en préservant l’environnement ;
- maintenir et développer une agriculture diversifiée de qualité et une viticulture compétitive, malgré le changement climatique.
Cordialement, en vous remerciant de votre participation à ce débat.
Q51 • Thierry USO [EAU SECOURS 34], (MONTPELLIER), le 29/10/2011
Comme la quasi-totalité des rivières françaises et à la différence des eaux souterraines, le Rhône est pollué par l'AMPA (acide aminométhylphosphonique), un métabolite du roundup de Monsanto. La quantité d'AMPA dans l'eau du Rhône n'est pas négligeable. Existe-t-il un moyen efficace d'éliminer l'AMPA lors du processus de potabilisation ? Actuellement, la station Arago qui produit l'eau potable de Montpellier et de plusieurs communes de l'agglo n'élimine pas l'AMPA mais fait "disparaître" ce pesticide en diluant l'eau du Rhône dans l'eau de la source du Lez.
> Voir la réponse
Le Maître d'ouvrage, le 21/11/2011,
Bonjour M. Uso,
Voici la réponse apportée par la Région et BRL à votre question.
Existe-t-il un moyen efficace d'éliminer l'AMPA lors du processus de potabilisation ?
L’AMPA peut résulter de la dégradation du glyphosate, herbicide plus connu sous l’appellation commerciale de roundup. C’est également un produit de dégradation de l’acide phosphorique présent dans les détergents. La teneur moyenne en AMPA dans l’eau brute du canal BRL est voisine de 0,2 µg/l, très loin de la limite réglementaire applicable aux eaux brutes à potabiliser (2 µg/l).
Cette molécule est éliminée par les étapes classiques des filières habituelles de traitement des eaux de surface, notamment la coagulation-floculation-filtration et la désinfection par les oxydants (chlore et ozone).
Ces données bibliographiques sont confirmées par les résultats obtenus sur les stations BRL potabilisant l’eau brute du Rhône : plus de 120 analyses d’AMPA et de glyphosate ont déjà été réalisées en sortie de ces stations, à raison d’une vingtaine de prélèvements annuels. Aucun résultat n’atteint ni ne dépasse la limite réglementaire pour l'eau potable de 0,1 µg/l.
Actuellement, la station Arago qui produit l'eau potable de Montpellier et de plusieurs communes de l'agglo n'élimine pas l'AMPA mais fait "disparaître" ce pesticide en diluant l'eau du Rhône dans l'eau de la source du Lez.
La station de potabilisation d’Arago, qui dessert une partie de l’Agglo de Montpellier, peut effectivement être alimentée par deux ressources en eau : la plupart du temps, elle traite l’eau des sources du Lez et durant l’été, lorsque le niveau de ces sources est insuffisant, la station est alimentée en complément par de l’eau du Rhône amenée par BRL.
Chacune de ces deux ressources est potabilisable indépendamment l’une de l’autre. Au niveau de la station d’Arago, il existe d’ailleurs deux filières de traitement. Cela permet que chaque filière soit le mieux adaptée aux spécificités de la qualité de sa ressource cible, et que chaque ressource une fois traitée respecte les exigences de qualité imposées par le code de la santé publique sans avoir besoin d’être diluée.
L’eau du Rhône passe par plusieurs étapes successives de traitement : une coagulation-floculation, une décantation, une filtration bicouche sable/charbon actif et une chloration suivie d’une désinfection finale. Les analyses réalisées sur l’eau potable à l’issue de cette filière montrent que la quantité résiduelle d’AMPA est toujours inférieure aux normes sanitaires. L’eau du Rhône est donc parfaitement potabilisable et apte à la consommation humaine sans qu’il soit nécessaire de la diluer avec une autre ressource.
D’ailleurs, plusieurs communes du Gard et de l’Hérault consomment très majoritairement de l’eau potablisée à partir du Rhône.
Pour votre information, il existe même quelques cas dans le Gard où l’on a justement recours à l’eau BRL du Rhône, pauvre en nitrates, pour la mélanger à l’eau de forages qui ont des teneurs excessives pour ce paramètres et ne pourraient pas être autorisées à la distribution sans cette dilution.
Cordialement, en vous remerciant de votre participation à ce débat.
Q65 • Tom RIU, (MONTPELLIER), le 11/11/2011
Y a-t-il un véritable respect de l'environnement ? L'eau est-elle polluée ? Est-elle polluante ? L'eau est-elle potable ?
> Voir la réponse
Le Maître d'ouvrage, le 19/12/2011,
Bonjour M. Riu,
Voici la réponse apportée par la Région et BRL à votre question.
Y a-t-il un véritable respect de l'environnement ?
Le projet Aqua Domitia prend en compte l’environnement sous de nombreux aspects, il a même été conçu par la Région et BRL dans ce sens.
Tout d’abord, l’essence même du projet Aqua Domitia, la sécurisation des ressources en eau par la ressource durable du Rhône, constitue un objectif environnemental et un objectif de durabilité. En effet, il s’agit d’amener sur un territoire une deuxième ressource qui se substituera à la ressource locale pour répondre à certains besoins en eau. Ainsi, les ressources locales seront moins sollicitées, et ce soulagement bénéficiera aux écosystèmes des cours d’eau dans un souci de durabilité.
Ensuite, le projet a été pensé, dans ses caractéristiques et dans ses phases de travaux, avec le souci de perturbation minimale de l’environnement. Le choix d’une conduite enterrée plutôt qu’un canal y contribue, ainsi que le fait de privilégier autant que possible un tracé évitant les zones naturelles sensibles. Aqua Domitia n’aura pas d’impact négatif durable sur les milieux et les paysages ; l’impact se limitera à la durée des travaux (2 mois maximum à un endroit donné).
Pendant les travaux, toutes les précautions seront prises pour réduire les impacts sur l’environnement : des mesures de protection de la faune et de la flore, des mesures de préservation des nappes et des cours d’eau, ainsi que des mesures pour gérer le risque inondation. Vous trouverez plus d’informations là-dessus dans le dossier du maître d’ouvrage, au chapitre 4.1, consultable sur le site du débat public. En complément, une note sera publiée sur ce même site, présentant les impacts, les mesures de précaution et d’atténuation de façon plus détaillée.
Enfin les travaux de réalisation des maillons Aqua Domitia feront l’objet d’études d’impact, d’enquêtes publiques et seront encadrés par l’ensemble de la règlementation environnementale française. A ce titre, le projet et les mesures d’atténuation ou compensatoires seront définis en concertation avec les administrations responsables du respect de l’environnement (DREAL, Mission inter-service de l’eau, ARS, gestionnaires de cours d’eau ou de milieux sensibles…), et validés par arrêtés préfectoraux, ce qui garantit le respect de l’environnement.
L'eau est-elle polluée ? Est-elle polluante ? L'eau est-elle potable ?
Nous supposons que votre question concerne l’eau du Rhône.
Cette ressource en eau, comme toutes les autres, se voit affectée dans sa qualité par les caractéristiques des milieux traversés et les activités humaines existantes dans son bassin.
L’eau du Rhône est prélevée par BRL près de l’embouchure, en aval des nombreuses activités urbaines et industrielles qui bordent le fleuve et ses affluents. La qualité de cette eau est donc influencée par les activités à l’amont, de même que celle de tous les cours d’eau qui traversent des zones urbanisées.
Toutefois, l’eau du Rhône fournie par BRL est parfaitement potabilisable : elle répond aux normes du Code de la Santé Publique concernant les eaux brutes destinées à être traitées pour l’alimentation en eau potable des populations. Cette ressource en eau alimente déjà, par exemple, une partie des agglomérations de Nîmes et de Montpellier et la totalité des communes de Gallargues, de la Grande Motte et du Grau du Roi. Dans le cadre de sa potabilisation, elle est contrôlée avant et après traitement par les gestionnaires et l’Agence Régionale de Santé, comme le veut la règlementation de suivi des ressources en eau destinées à la consommation humaine. Cette surveillance stricte, régulière et indépendante est un gage d’innocuité pour les usagers, en l'état des connaissances actuelles.
Dans le Gard et l’Hérault, l’eau du Rhône fournie par BRL est également utilisée depuis plus de 50 ans pour l’irrigation. Face à la forte médiatisation de la qualité de l’eau du Rhône ces dernières années, notamment concernant le risque PCB et de radioactivité, des analyses ont été effectuées par des laboratoires indépendants et aucune contamination des sols n’est avérée ni même soupçonnée.
- Le cas des PCB a été étudié dans le cadre du Plan Rhône, lors d’une campagne de prélèvements et d’analyses de végétaux et de sols, organisée en 2008 par les services régionaux de la protection des végétaux. L’objectif était d’évaluer la contamination des végétaux irrigués par les eaux du Rhône et des sols inondés régulièrement par ce fleuve.
Les mesures ont confirmé la non absorption des PCB par les racines des végétaux. Elles ont également conclu que le taux de PCB dans les sols irrigués ou inondés par les eaux du Rhône n’apparait que légèrement supérieur à la moyenne nationale des sols agricoles.
Compte tenu de ces éléments, le ministère chargé de l’alimentation et de l’agriculture avait proposé de ne pas poursuivre le plan de surveillance sur les végétaux et produits dérivés issus des sols irrigués ou inondables.
- Quant à la radioactivité, elle a fait l’objet de programmes d’études spécifiques, réalisés en collaboration par l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) et BRL. Les études ont montré que la signature radiologique des sols et végétaux irrigués à partir du canal P. Lamour ne se distinguait pas de celle des autres terroirs et productions régionaux.
Enfin, le Rhône est l’objet de toutes les attentions, notamment au travers du SDAGE Rhône Méditerranée. Ce Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux est un document de planification pour l’eau et les milieux aquatiques à l’échelle du bassin. Il fixe les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau et intègre les obligations définies par la directive européenne sur l’eau, ainsi que les orientations du Grenelle de l’environnement, pour un bon état des eaux d’ici 2015. L’important programme d’actions qui en découle vise à l’amélioration de sa qualité au sens large : qualité chimique et qualité écologique (bon fonctionnement de l’écosystème lié au fleuve).
Dans ce cadre, de gros efforts ont été engagés au niveau de l’épuration des eaux usées des grosses agglomérations rhodaniennes et des effluents industriels. Les résultats s’en ressentent déjà puisque les autorités en charge du suivi de la qualité des eaux du Rhône constatent une amélioration de sa qualité.
Cordialement, en vous remerciant de votre participation à ce débat.
Q68 • Robert Simon GALMICHE , (COURNONTÉRAL), le 13/11/2011
Ce projet respecte-t-il l'environnement ??
> Voir la réponse
Le Maître d'ouvrage, le 15/12/2011,
Bonjour M. Galmiche,
Voici la réponse apportée par la Région et BRL à votre question.
Le projet Aqua Domitia prend en compte l’environnement sous de nombreux aspects, il a même été conçu par la Région et BRL dans ce sens.
Tout d’abord, l’essence même du projet Aqua Domitia, la sécurisation des ressources en eau par la ressource durable du Rhône, constitue un objectif environnemental et un objectif de durabilité. En effet, il s’agit d’amener sur un territoire une deuxième ressource qui se substituera à la ressource locale pour répondre à certains besoins en eau. Ainsi, les ressources locales seront moins sollicitées, et ce soulagement bénéficiera aux écosystèmes des cours d’eau dans un souci de durabilité.
Ensuite, le projet a été pensé, dans ses caractéristiques et dans ses phases de travaux, avec le souci de perturbation minimale de l’environnement. Le choix d’une conduite enterrée plutôt qu’un canal y contribue, ainsi que le fait de privilégier autant que possible un tracé évitant les zones naturelles sensibles. Aqua Domitia n’aura pas d’impact négatif durable sur les milieux et les paysages ; l’impact se limitera à la durée des travaux (2 mois maximum à un endroit donné).
Pendant les travaux, toutes les précautions seront prises pour réduire les impacts sur l’environnement : des mesures de protection de la faune et de la flore, des mesures de préservation des nappes et des cours d’eau, ainsi que des mesures pour gérer le risque inondation. Vous trouverez plus d’informations là-dessus dans le dossier du maître d’ouvrage, au chapitre 4.1, consultable sur le site du débat public. En complément, une note sera publiée sur ce même site, présentant les impacts, les mesures de précaution et d’atténuation de façon plus détaillée.
Enfin les travaux de réalisation des maillons Aqua Domitia feront l’objet d’études d’impact, d’enquêtes publiques et seront encadrés par l’ensemble de la règlementation environnementale française. A ce titre, le projet et les mesures d’atténuation ou compensatoires seront définis en concertation avec les administrations responsables du respect de l’environnement (DREAL, Mission inter-service de l’eau, ARS, gestionnaires de cours d’eau ou de milieux sensibles…), et validés par arrêtés préfectoraux, ce qui garantit le respect de l’environnement.
Cordialement, en vous remerciant de votre participation à ce débat.