Du 19 mars au 30 juin 2018, l'espace questions-réponses permet à chacun de poser ses questions :
- soit sur la PPE au ministère de la Transition écologique et solidaire ;
- soit sur le débat public lui-même à la commission particulière du débat ;
et de commenter les réponses reçues.
Le ministère et la commission se sont engagés à répondre à toutes ces questions dans les 15 jours.
Les questions et leurs réponses sont publiques. Elles alimenteront le compte rendu du débat.
Apparaissent en premier ci-dessous les questions ayant reçu une réponse ou un commentaire en dernier.
Tous vos avis et commentaires sont soumis à une charte de modération
Ne pensez-vous pas que la recherche de consensus « pour unir le pays et non le diviser » est contraire à l’objectif d’apporter des éléments de décision au pouvoir public qui devra trancher ? Choisir c’est aussi dire non, éliminer des propositions fantasques. Dans le débat apparaissent, dans le cas des « volontaires », des affirmations souvent militantes qui sont contredites par des analyses et études d’organismes d’experts nationaux ou internationaux reconnus. Ne faudrait-il pas apporter des démentis à des thèses caricaturales qui troublent la conscience du citoyen ? Je pense en particulier à des pseudos analyses sur des coûts ou des risques. Un peu de formation financière et sur la maitrise des risques ferait du bien à beaucoup. Bravo quand même au président de la commission, M Archimbaud, pour cette synthèse des trois catégories de positions.
Avant de voter la LTECV, les gouvernements successifs du Président Hollande ont engagé un débat national sur la transition énergétique.
En réalité, ce débat national a essentiellement réuni des opposants au nucléaire, et l'on y a peu parlé de l'énergie en général mais principalement de l'électricité, c'est-à-dire de 38 Mtep décarbonés sur les 160 Mtep que nous consommons dont 110 sont des combustibles fossiles et donc les seuls à émettre des GES.
C'était une loi qui ne cherchait qu'à mettre en œuvre l'accord électoral entre le PS et EELV sur l'arrêt de Fessenheim et l'objectif de 50 % de nucléaire. Sans aucun souci de l'énergie en France mais surtout dans l'objectif de rentrer dans la « décroissance heureuse préconisée par EELV ».
Pour faire sérieux, on a dit quand même dit que l'objectif de cette loi était de respecter les engagements de la France en matière d'émissions de gaz à effet de serre. Et, curiosité française, les débats n'ont porté, pour l'essentiel, que sur une énergie déjà décarbonée, l'électricité hydraulique et nucléaire.
En réalité, ce n'est pas une curiosité du débat mais un dévoiement pur et simple par les antinucléaires et le lobby des électricités renouvelables intermittentes.
D'ailleurs pour éviter d'avoir trop à débattre dans les assemblées ce qui aurait pu amener à poser des questions gênantes, la loi a été examinée dans le cadre de la procédure d'urgence avec un seul passage à l'Assemblée et au Sénat. Les amendements de bon sens proposés par les députés de l'opposition à l'Assemblée nationale ont été systématiquement rejetés et ceux proposés par les Sénateurs après l'examen de la loi votée en première lecture à l'Assemblée ont été balayés d'un revers de main par le Président de la Commission Paritaire, le député Brottes si ma mémoire est bonne. C'est dire le caractère peu démocratique avec lequel cette loi a été adoptée. Et fallait-il adopter la procédure d'urgence pour une loi qui engage la politique énergétique de notre pays pour des décennies ?
Résultat : une LTE où le E ne signifie pas Energie mais Electricité. Cette loi de transition électrique a suivi le scénario développé par Négawatt et porté avec conviction et opiniâtreté par l'ADEME.
Comme le dit, le Conseil Constitutionnel :
· C'est une loi « bavarde » dans laquelle nombre d'articles auraient dû faire l'objet d'un décret.
· C'est une loi incomplète, il suffit de voir le nombre d'ordonnances qu'elle prévoit et surtout l'importance du contenu de ces ordonnances.
· C'est une loi qui multiplie les objectifs ce qui fait perdre de vue l'objectif principal de réduction des émissions de GES.
· C'est une loi qui ne prévoit rien de véritablement concret en matière de financement de l'immense chantier de rénovation thermique des logements mal isolés.
Et aujourd'hui la CPDP nous rappelle régulièrement que les propositions de PPE doivent s'inscrire dans le cadre de cette loi !
Le Ministre en charge de l'énergie vient de faire une entorse à ce principe en proposant déjà une PPE hydrogène dont je n'ai pas souvenir qu'il figurait dans la LTE. Et même s'il figure dans la LTE, le Ministre avait-il le droit de proposer cette PPE avant la fin de la CPDP sur l'énergie.
Ma question posée au Président de la CPDP est la suivante :
Dans la consultation actuelle, il y a beaucoup de propositions étayées et visant la plupart du temps le facteur 4. Certaines propositions sont rejetées par le modérateur au motif qu'elles sont hors LTE. Celle du Ministre sur l'hydrogène n'a pas fait l'objet d'un rappel au règlement ni par le Président de l'Assemblée Nationale, ni par le Premier Ministre.
Est-ce que cette commission particulière du débat public va servir effectivement à construire une PPE robuste, réaliste, honnête et n'ayant pour objectif que le facteur 4 à un coût acceptable pour la collectivité nationale ?
Ou bien, est-elle de pure forme et la PPE est déjà écrite et va fuiter dans Médiapart le dernier jour de la consultation comme l'ADEME avait fait fuiter son scénario 100 % ENR en 2050.
Si c'était le cas, je pense, Monsieur le Président, qu'il ne resterait plus qu'à supprimer la CPDP pour son inutilité !
Monsieur le Président, je compte sur vous pour publier ma question dans le cadre du débat et pour y apporter une réponse claire.
Je vous renouvelle ma confiance et mon respect.
Monsieur,
La commission souhaite apporter une réponse générique groupée aux trois questions 460, 461 et 463.
Le débat en cours porte sur la PPE qui est la déclinaison de la loi de transition énergétique votée par le parlement de la nation. Il n'appartient donc pas au président de la CPDP de dire si ces objectifs de la loi sont bons ou mauvais et s'ils doivent être révisés.
Libre évidemment à vous de contester cette loi et les conditions dans lesquelles elle a été votée. Libre à vous surtout de le faire savoir comme le font sur ce site des dizaines d'internautes utilisant les mêmes arguments et pour lesquels la répétition des mêmes copiés collés semble tenir lieu de démonstration.
De la même façon (votre question 461), nous n'avons pas de commentaire à produire sur telle ou telle émission de télévision, la programmation des chaînes dans un pays démocratique relevant de leur seule responsabilité et pouvant être mise en cause par le CSA.
Si vous relevez en revanche dans nos façons d'animer le débat, un comportement ou une posture susceptible de le fausser ou d'en altérer les conclusions, nous vous invitons à les relever soigneusement, à les dénoncer publiquement et nous en tiendrons le plus grand compte. Le modérateur du site n'a à cet égard rejeté aucune question ou contribution (votre question 463).
Quant à l'allusion au « passé politique » du président de la CPDP (d'autres y font référence de manière moins courtoise que vous !), elle est un peu discutable. C'est comme si un internaute relevait en toute mauvaise foi que vous êtes un ancien responsable du nucléaire pour disqualifier votre raisonnement.
Enfin, la Commission nationale du débat public, autorité indépendante, n'a pas l'habitude de faire fuiter dans la presse les résultats de ses travaux. Le rapport sera donc rendu à l'autorité compétente, en toute transparence pour le public, dans les formes prévues par la loi.
Pour ce qui est de la suppression de la dite commission, elle est du ressort du législateur. Mais la CNDP a traversé suffisamment d'alternances et mené suffisamment de débats, pour que des acteurs de tous bords jugent qu'elle est loyale et utile à la décision publique.
Merci pour vos questions et la passion que vous mettez à la défense de vos idées.
On veut développer les voitures électriques. La climatisation (électrique) se développe. Comment rechargera-t-on les batteries de nos voitures et comment fera-t-on fonctionner notre clim la nuit s'il n'y a pas de vent, sans produire de CO2 et en fermant des centrales nucléaires ? Est-on prêt pour cela à important du courant d'Allemagne, courant produit avec du charbon, bien sûr ?
Les scénarios étudiés par RTE dans le cadre de son bilan prévisionnel montrent que des parts importantes d’énergie renouvelables dans le mix électrique sont compatibles à l’horizon 2035 avec un déploiement important de véhicules électriques jusqu’à 15 millions d’unités, tout en baissant significativement les émissions de CO2 de la production électrique et sans ouvrir de nouvelles centrales thermiques en France.
Dans le scénario Ampère, environ 16 réacteurs peuvent ainsi être déclassés parallèlement à la montée en puissance des énergies renouvelables en France.
Une évolution en profondeur de notre mix électrique est donc tout à fait compatible avec les changements d’usage à venir, tout en respectant nos engagements climatiques. Nous vous invitons donc à consulter les études de RTE qui ont été rendues publiques : https://www.rte-france.com/fr/article/bilan-previsionnel
Monsieur le président de la CNDP,
A l'examen de votre dernier éditorial j'observe :
- Première position : elle va au-delà de votre résumé puisqu'elle constate que depuis les baisses de consommation de fossiles et d'émissions de GES liées à la croissance du nucléaire depuis 1990 et à la chute de notre production industrielle (y compris à la suite de la crise de 2008), nos consommations et émissions sont quasi constantes depuis 4 ans. L'échec se confirme dans les transports et le bâtiment, principaux émetteurs de GES. C'est donc bien un équilibre économique entre électrification et contraintes fortes sur de économies d'énergie qui est en jeu, l'économie française (familles et entreprises) ne pouvant aujourd'hui supporter l'énorme investissement requis par une baisse drastique et forcée des consommations d'énergie. En clair c'est contre l'usage des combustibles fossiles qu'il faut se battre par les moyens les plus économiques : il faut le dire.
- Deuxième position : elle est inacceptable car l'émission de CO2 est un phénomène cumulatif : ce qui n'est pas évité aujourd'hui le sera difficilement et chèrement plus tard. Il faut donc faire vite et non freiner. En ce sens maintenir un objectif contraignant de 50% de nucléaire en 2035 n'a aucun intérêt. Il faut développer en urgence les technologies matures et compétitives.
- La dernière position donne priorité absolue à des modalités massives d'économie et d'efficacité énergétique. Or c'est un domaine qui pèse sur les familles et les entreprises, et non sur l'état (ou à la marge). Ce serait donc un programme de contraintes fortes, comme exprimé, par le ministre.
Globalement votre éditorial, comme les objectifs fixés initialement à la CNDP, ne cite jamais explicitement le réchauffement climatique et les émissions de CO2 et de GES. Comme le ministre, la préoccupation que vous mettez en avant est celle des économies d'énergies, du développement des ENR, avec en arrière-plan l'abandon du nucléaire.
Question 1 : reconnaissez-vous, comme clairement exprimé par le Président Macron que la priorité est celle de la lutte contre le dérèglement climatique, qu'elle devra figurer explicitement dans les présentations de la CNDP ?
Question 2 : présenterez-vous des conclusions claires sur l'évolution des 3 ou 4 dernières années, de pleine application de la loi et de la PPE actuelle ? C'est sur cette base que la LTECV et la PPE devraient être revues (c'est une obligation puisque qu'elles sont déjà inapplicables).
Question 3 : ferez-vous bien dans votre synthèse une différenciation claire entre les obligations (réduire les émissions de GES, réduire les importations de combustibles fossiles carbonés) et les moyens techniques et financiers pour y parvenir en préservant la compétitivité du pays et le niveau de vie de ses habitants ? Les moyens techniques peuvent avoir des objectifs chiffrés indicatifs mais non obligatoires, et bénéficier d'un pilotage équilibré et non contraignant. Préserver la compétitivité du pays et son équilibre commercial en développement des technologies nationales.
Question 4 : Ferez-vous une liste des échecs constatés, par exemple, coût exorbitant des ENR intermittentes, échec de la politique biocarburants, RT2012 (règles pour la construction neuve) avantageant le gaz, incapacité à rénover 500.000 logements par an et à évaluer l'efficacité de ces rénovations ? Tout cela a été confirmé par la Cour des comptes.
Il vous faudra du courage pour dire la vérité, compte tenu de votre passé politique !
Monsieur,
La commission souhaite apporter une réponse générique groupée aux trois questions 460, 461 et 463.
Le débat en cours porte sur la PPE qui est la déclinaison de la loi de transition énergétique votée par le parlement de la nation. Il n'appartient donc pas au président de la CPDP de dire si ces objectifs de la loi sont bons ou mauvais et s'ils doivent être révisés.
Libre évidemment à vous de contester cette loi et les conditions dans lesquelles elle a été votée. Libre à vous surtout de le faire savoir comme le font sur ce site des dizaines d'internautes utilisant les mêmes arguments et pour lesquels la répétition des mêmes copiés collés semble tenir lieu de démonstration.
De la même façon (votre question 461), nous n'avons pas de commentaire à produire sur telle ou telle émission de télévision, la programmation des chaînes dans un pays démocratique relevant de leur seule responsabilité et pouvant être mise en cause par le CSA.
Si vous relevez en revanche dans nos façons d'animer le débat, un comportement ou une posture susceptible de le fausser ou d'en altérer les conclusions, nous vous invitons à les relever soigneusement, à les dénoncer publiquement et nous en tiendrons le plus grand compte. Le modérateur du site n'a à cet égard rejeté aucune question ou contribution (votre question 463).
Quant à l'allusion au « passé politique » du président de la CPDP (d'autres y font référence de manière moins courtoise que vous !), elle est un peu discutable. C'est comme si un internaute relevait en toute mauvaise foi que vous êtes un ancien responsable du nucléaire pour disqualifier votre raisonnement.
Enfin, la Commission nationale du débat public, autorité indépendante, n'a pas l'habitude de faire fuiter dans la presse les résultats de ses travaux. Le rapport sera donc rendu à l'autorité compétente, en toute transparence pour le public, dans les formes prévues par la loi.
Pour ce qui est de la suppression de la dite commission, elle est du ressort du législateur. Mais la CNDP a traversé suffisamment d'alternances et mené suffisamment de débats, pour que des acteurs de tous bords jugent qu'elle est loyale et utile à la décision publique.
Merci pour vos questions et la passion que vous mettez à la défense de vos idées.
Dans sa réponse à la question 221 sur le soutien financier aux ENR, l'ADEME donne des réponses plus politiquement correctes qu'informatives.
Question 1 : le coût de production des ENR (par exemple de 57 à 91 €/MWh), bien ambitieux en comparaison à l'évolution depuis 2006, ne comprend pas les externalités négatives liées à leur intermittence. Peut-on avoir une évaluation de ce coût réel ? La comparaison avec une centrale à gaz n'est en effet pas pertinente car celle-ci est pilotable (comme le nucléaire).
Question 2 : l'Ademe constate que "le niveau faible du prix du marché de l'électricité empêche actuellement tout investissement dans des nouveaux moyens de production, qu'ils soient renouvelables ou conventionnels, car il ne permet pas de couvrir les coûts fixes". Que propose le maître d'ouvrage pour qu'au niveau européen aussi bien que français ce désastre soit corrigé. En effet le moyens pilotables ne sont plus rentables car contraints à s'effacer devant les ENR et celles-ci sont développées massivement grâce à des aides massives (voir bilan Cour de comptes).
Question 3 : l'autoconsommation sur grandes toitures est présentée comme rentable mais cet auto-consommateur (90% auto-consommé ?) ne paye ni l'adaptation des réseaux RET et ENEDIS, ni une contribution à la distribution cohérente avec la puissance véhiculée lorsqu'il s'approvisionne sur le réseau. Le maître d'ouvrage prévoit-il une facturation du réseau en fonction de la puissance crête appelée, plus juste ? Sinon le non auto-consommateur sera sanctionné alors qu'il n'a pas la possibilité de s'équiper de panneaux solaires.
Question 4 : A quelle date le soutien aux petites installation solaires (ombrières, bâtiments agricoles, domiciles) devrait-il disparaître ?
Question n°1
Concernant le coût et la compétitivité du MWh produit par les énergies renouvelables intermittentes, nous vous renvoyons aux explications fournies par l’ADEME pour la question 221, complémentaires de son étude sur le coût des énergies renouvelables en France.
Question n°2
En France, le prix de l’électricité est aujourd’hui fixé plus de 90 % du temps par une offre dont le prix est corrélé à celui des combustibles fossiles (lignite, charbon, gaz), même si la production nationale utilisant de tels combustibles ne représente que des volumes faibles par rapport à la totalité de la consommation d’électricité. Le faible niveau de prix de l’électricité est donc lié au faible coût des combustibles fossiles et du CO2, sur lequel les Etats peuvent agir.
Le Président de la République a ainsi indiqué que l’introduction au niveau européen d’un « prix plancher » du carbone était le seul moyen d’atteindre nos objectifs climatiques à long terme.
Question n°3
Les installations d’autoconsommation individuelle qui restent connectées au réseau payent bien un tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) spécifique afin de mieux refléter leur besoin et leur contribution au système. Ce tarif est défini par la Commission de Régulation de l’Energie, en fonction du coût d’utilisation du réseau et vous pouvez consulter le détail de ce tarif sur
http://www.cre.fr/documents/deliberations/decision/autoconsommation-et-tarifs-d-utilisation-des-reseaux
Question n°4
Le coût des énergies renouvelables électriques est encore supérieur aux prix de marché de l’électricité, c’est pourquoi elles bénéficient, comme vous l’évoquez, d’un soutien public. C’est un coût de transition pour aider les installations renouvelables à remplacer des installations conventionnelles et diversifier notre système énergétique. Cette diversification a vocation à :
- renforcer la sécurité d'approvisionnement en électricité ;
- maintenir un mix électrique français peu carboné afin de lutter efficacement contre les changements climatiques.
Le dispositif d’aide aux énergies renouvelables est relativement récent. Si les prix des premiers projets étaient élevés, leur soutien a permis de faire évoluer les filières qui proposent désormais des solutions de plus en plus économiques. Ainsi, les nouvelles installations de production d’électricité renouvelable, les coûts devraient continuer à évoluer à la baisse, tirés par la croissance des marchés au niveau mondial, les effets d’apprentissage et le progrès technologique. C’est notamment le cas pour le solaire photovoltaïque.
Lorsque la transition sera réalisée, les coûts de production de l’électricité utilisant les énergies renouvelables ne devraient pas être plus élevés que ceux des installations conventionnelles, voire plus faibles.
Pourquoi n'y a-t-il pas une thématique sur l'hydroélectricité, principale énergie renouvelable en France ? D'autant plus que la mise en concurrence des concessions hydroélectriques est un sujet d'actualité.
Pourquoi favorise-t-on excessivement le photovoltaïque au rendement de moins de 20%, par des subventions de la CSPE, par rapport aux chauffe-eau solaires qui ont une efficacité de 80% et une durée de vie plus longue ?
Les technologies du solaire photovoltaïque ainsi que celle du solaire thermique sont toutes les deux soutenues par l’État au titre des énergies renouvelables.
Le solaire thermique bénéficie en effet notamment d’une aide du CITE (crédit d’impôt transition énergétique) pour les particuliers et d’une aide du fonds chaleur pour les projets dans l’industrie, l’agriculture, le collectif. La programmation pluriannuelle de l’énergie fixe des objectifs ambitieux à cette filière : elle prévoit une production issue de la filière solaire thermique entre 3100 et 4600GWh à l’horizon 2023, soit en moyenne plus du doublement du parc actuel, alors que le marché a fortement baissé depuis 2012. L’année 2016 a connu un léger regain, avec une augmentation de3 % de la surface annuelle de capteurs solaires thermiques installés en France métropolitaine et DOM-COM.
De nouveaux objectifs seront fixés pour le solaire thermique pour l’horizon 2028 lors de la mise à jour de la PPE qui est en cours. Plusieurs pistes d’action ont été identifiées pour dynamiser la filière du solaire thermique, comme un repositionnement de la filière sur des grandes surfaces installées (dans le collectif, dans l’industrie…) Un appel à projets « grandes surfaces solaires thermiques » a d’ailleurs été lancé par l’ADEME. De nouvelles préconisations pour la filière du solaire thermique seront formulées dans la PPE, à fois pour le solaire dans l’individuel, le collectif, le tertiaire, l’industrie et l’agriculture. Elles feront suite aux travaux du groupe de travail solaire lancé le 18 avril par le Secrétaire d’État Sébastien Lecornu. Les conclusions de ces travaux, qui concernent à la fois le photovoltaïque et le solaire thermique, sont disponibles à l’adresse suivante : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/place-au-soleil-sebastien-lecornu-lance-mobilisation-accelerer-deploiement-lenergie-solaire
L'hydrogène présente des avantages certains dont celui de pouvoir être utilisé comme moyen de stockage des énergies intermittentes comme l'éolien et le photovoltaïque. Il me semble aussi qu'il a des inconvénients majeurs, dont sa volatilité et son caractère explosif et la faiblesse du rendement de l'électrolyse. Y a-t-il eu des avancées techniques récentes sur la sécurisation et le rendement ? J'ai été très étonnée de lire que ces millions allaient financer la construction d'usines d'électrolyse.
Nous vous remercions pour votre contribution au débat.
L'hydrogène est en effet un vecteur énergétique qui aura un rôle majeur à jouer dans la transition énergétique, notamment car il permettra d'apporter la flexibilité nécessaire à l'insertion d'une part croissante d'énergies renouvelables. Il constitue également un vecteur de décarbonation du réseau gaz et une solution de mobilité propre complémentaire aux bioGNV et aux batteries.
En termes de sécurité, l’hydrogène est, comme vous le mentionnez, un gaz ayant une grande densité énergétique massique et inflammable. Son usage est donc réglementé de façon à limiter les risques d’explosion.
Les questions de sécurité sont à traiter à chaque étape de la chaîne de valeur : production, stockage, transport, et utilisation. Aujourd’hui, la réglementation nationale relative à l'hydrogène est issue de deux directives européennes :
- La directive 2012/18/UE concernant la maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses, dite SEVESO 3 ;
- La directive 2010/75/UE relative aux émissions industrielles, dite IED.
Ces directives sont transposées en France à travers la législation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) figurant dans le code de l’environnement. Ainsi la fabrication en quantité industrielle d'hydrogène est soumise à autorisation. La production, l'utilisation et le stockage d'hydrogène relèvent, pour les aspects relatifs aux risques, des régimes suivants :
- le régime de l’autorisation pour une quantité d'hydrogène susceptible d'être présente dans l'installation supérieure ou égale à 1 tonne ;
- le régime de la déclaration pour une quantité d'hydrogène supérieure ou égale à 100 kg, mais inférieure à 1 tonne.
La procédure de demande d'une autorisation d'exploiter au titre de la législation ICPE est précisée dans le code de l’environnement. La demande d’autorisation est constituée sous l’entière responsabilité du demandeur auquel il appartient, à travers notamment une étude d'impacts et une étude dangers, de démontrer la conformité de son projet avec la réglementation en vigueur, sa compatibilité avec la sensibilité de l’environnement, et la protection de la santé et de la sécurité publiques.
L'autorisation est délivrée par le Préfet après instruction par les services administratifs, enquête publique et passage devant le Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques (CODERST).
En plein débat public sur la PPE, l'émission partisane de France 5 « Nucléaire, l'impasse française » du 30 mai à 20h50 par son contenu m'a paru une insulte à la démocratie.
Tout comme elle a été mal perçue par tous ceux qui ont construit cette industrie qui permet à la France d'être le meilleur élève européen avec la Suède en ce qui concerne les émissions de CO2 avec un prix de l'électricité payé par les particuliers deux fois moins chère qu'en Allemagne. Cette émission a distillé les contre vérités et nombre de mensonges par omission.
Quant au coût du programme nucléaire soyons honnêtes, si c'est encore possible, et prenons les sources données par la cour des Comptes en 2012 et 2014 qui incluaient les dépenses passées, présentes et futures y compris les provisions de renouvellement de l'outil industriel.
S'agissant des renouvelables, le rapport de 2018 permet de découvrir que les charges engagées par les électricités renouvelables intermittentes éoliennes et photovoltaïques vont atteindre au total 130 Mds d'€ pour les seuls contrats signés jusqu'à la fin 2017 et qu'elles imposent à la fois la mise en place d'un parachute appelé marché de capacités et des frais de réseaux considérables car leur raccordement est réalisé pour laisser passer la puissance nominale quasiment jamais atteinte.
Et ceci pour une production électrique infime et aléatoire.
Monsieur le Président de la CPDP, la commission particulière a-t-elle réagi devant cette émission de désinformation évidente ?
Monsieur,
La commission souhaite apporter une réponse générique groupée aux trois questions 460, 461 et 463.
Le débat en cours porte sur la PPE qui est la déclinaison de la loi de transition énergétique votée par le parlement de la nation. Il n'appartient donc pas au président de la CPDP de dire si ces objectifs de la loi sont bons ou mauvais et s'ils doivent être révisés.
Libre évidemment à vous de contester cette loi et les conditions dans lesquelles elle a été votée. Libre à vous surtout de le faire savoir comme le font sur ce site des dizaines d'internautes utilisant les mêmes arguments et pour lesquels la répétition des mêmes copiés collés semble tenir lieu de démonstration.
De la même façon (votre question 461), nous n'avons pas de commentaire à produire sur telle ou telle émission de télévision, la programmation des chaînes dans un pays démocratique relevant de leur seule responsabilité et pouvant être mise en cause par le CSA.
Si vous relevez en revanche dans nos façons d'animer le débat, un comportement ou une posture susceptible de le fausser ou d'en altérer les conclusions, nous vous invitons à les relever soigneusement, à les dénoncer publiquement et nous en tiendrons le plus grand compte. Le modérateur du site n'a à cet égard rejeté aucune question ou contribution (votre question 463).
Quant à l'allusion au « passé politique » du président de la CPDP (d'autres y font référence de manière moins courtoise que vous !), elle est un peu discutable. C'est comme si un internaute relevait en toute mauvaise foi que vous êtes un ancien responsable du nucléaire pour disqualifier votre raisonnement.
Enfin, la Commission nationale du débat public, autorité indépendante, n'a pas l'habitude de faire fuiter dans la presse les résultats de ses travaux. Le rapport sera donc rendu à l'autorité compétente, en toute transparence pour le public, dans les formes prévues par la loi.
Pour ce qui est de la suppression de la dite commission, elle est du ressort du législateur. Mais la CNDP a traversé suffisamment d'alternances et mené suffisamment de débats, pour que des acteurs de tous bords jugent qu'elle est loyale et utile à la décision publique.
Merci pour vos questions et la passion que vous mettez à la défense de vos idées.
Au cours de l’atelier de la controverse sur le « nouveau nucléaire », Jacques Archimbaud dit que l’on ne peut pas ne pas tenir compte de ce que craint « à tort ou à raison » l’opinion, et que l’on doit « balayer les idées fausses, contrevérités, etc. ». Or le débat a mis en lumière qu’il existe en effet des contrevérités et idées fausses. Par exemple on craint que les déchets nucléaires à vie longue stockés dans le l’argile migrent dans les nappes phréatiques. Cela arrivera mais dans tellement longtemps que leur radioactivité sera devenue bien inférieure à la radioactivité naturelle ; c'est une certitude scientifique et vérifiée en étudiant la situation créée par le réacteur nucléaire naturel d'Oklo au Gabon, qui a fonctionné il y a deux milliards d'années ; si l’opinion ne le croit pas, faut-il tenir compte de la crainte de l’opinion ? De la même façon, il est incontestable que pour utiliser pendant l’hiver de l’électricité produite par le soleil de l’été, les moyens disponibles d’ici trente ans ne peuvent pas avoir un rendement de plus de 25 %. C’est donc possible mais à un coût exorbitant. Pour ne pas désespérer l’opinion, faut-il garder le silence sur les réalités techniques et sur les coûts ? En un mot, que faire là où il est démontré que la crainte et les espérances de l’opinion reposent sur des « idées fausses » ? Lui complaire ? Contrer la propagation de ces idées fausses ? Décider à l’encontre de ces idées fausses ?
Nous vous remercions pour votre contribution et de votre avis qui alimentera l’élaboration de la programmation pluriannuelle de l’énergie.
La PPE définira les priorités du gouvernement afin d’atteindre les objectifs définis par la loi. Elle comprendra une étude d’impact évaluant notamment l’impact économique et l’impact sur la soutenabilité des finances publiques. Il n’y aura donc pas de « silence » sur les réalités techniques et les coûts.