Patrick Magnier, Dunkerque, 08/11/2017
Les données de l’industrie maritime ont démontré qu’en considérant la taille des moteurs et la qualité du carburant utilisé, les 15 plus gros navires-cargos du monde polluent autant que l’ensemble des 760 millions d’automobiles de la planète.
Dès lors, n'est-il pas paradoxal de vouloir augmenter la capacité d'un port en sachant qu'on va augmenter la pollution mondiale, par mer, mais aussi terrestre, car il faudra bien entendu développer le transport par la route, par le rail et par les canaux pour le transport des marchandises.
Pourquoi ne pas profiter de l'opportunité d'un nouvel aménagement pour développer sur ce territoire de nouvelles structures de production d'énergie propre que la mer nous permet d'envisager : parc éolien offshore, énergie marée motrice, etc (en complément du gaz qui est déjà livré sur ce site). La qualification du site comme producteur et/ou pôle multi-énergies me semblerait être un meilleur atout qu'un port de commerce dont on peut craindre les aléas économiques.
Le nombre d'emplois potentiels me paraît également être non négligeable, tant pendant le chantier d'installation que pour la maintenance du site.
Il compensera à terme la production d'énergie qui sera indispensable lorsqu'il sera question du démantèlement de la centrale nucléaire de Gravelines.
Réponse du Maître d'Ouvrage :
Pollution de l’air : les enjeux sont pris en compte
Le transport maritime, qui représente 90% des échanges commerciaux mondiaux, est le mode de transport ayant, proportionnellement, le plus faible impact sur l’environnement. Cependant, consciente du rôle essentiel des océans dans les équilibres écologiques et face au développement constant du trafic maritime, l’OMI (Organisation Maritime Internationale, organisation qui régit le commerce maritime à l’échelle internationale) consacre une grande part de son activité à la protection du milieu marin sous tous ses aspects.
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Michel Héluwaert, 08/11/2017
Une députée normande a interpellé le 1er ministre pour se plaindre de ce que l'Etat envisage de "gaspiller" des fonds publics au bénéfice du Canal Seine-Nord plutôt que soutenir le Havre.
Ma première question est plutôt une interrogation.
- Si Louis XIV n'avait pas acquis Dunkerque, notre port serait le premier de la Belgique à la sortie de l'Atlantique. Faut-il donc que nous fassions comme les Catalans et demander à quitter la France ?
Ma seconde question, plus économique, est aussi une interrogation sur les capacités de débouchés du Havre vs Dunkerque.
- Est-ce que, en n'augmentant pas les capacités de Dunkerque, on ne favorise pas Anvers et Rotterdam ? Certains parlent du "bon sens normand", j'évoquerai plutôt une forme stupide d'angélisme économique.
Je vous souhaite un excellent travail et la réussite du projet.
Michel Héluwaert.
Réponse du Maître d'Ouvrage :
Dunkerque-Port apporte son soutien au projet de Canal Seine-Nord
L'ouverture du Canal Seine-Nord Europe (CSNE) permettrait d'étendre l'hinterland fluvial du port vers le sud de la région des Hauts-de-France, actuellement accessibles aux seules unités de moins de 600 tonnes via le Canal du Nord. Cela est en particulier vrai pour le développement des trafics de vracs, de céréales, de matériaux de construction. A ce titre, le Canal Seine Nord Europe est un projet positif pour Dunkerque-Port qui s'est toujours positionné en faveur de sa réalisation.
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Hervé Gauducheau, Dunkerque, 08/11/2017
Lors des auditions d'experts, un intervenant de la FNTR est venu mettre dans son contexte le transport routier sur notre territoire.
Il a expliqué que la part des entreprises françaises dans l'international est devenue très faible versus celle de concurrents européens.
Pourquoi les membres de la CPDP ne lui ont pas demandé quelles étaient les raisons de cette évolution ?
Peut-on supposer que les chauffeurs ne sont pas soumis au même régime que les nationaux ?
Et alors peut-on assumer que les conteneurs chargés à Dunkerque avec ce projet seront porteurs d'une amélioration des conditions de travail des chauffeurs ?
Ceci car l'hinterland visé reste national et donc imposera des employés avec un statut français.
Alors qu'il a bien mentionné qu'à ce jour les boites chargées dans les ports du Benelux peuvent l'être avec des chauffeurs de tous les pays européens sans discrimination.
Réponse de la CPDP:
Votre question relève de la thématique de l’impact du projet sur le trafic et les conditions de transport routier. L’importance de ce sujet pour le Dunkerquois ne cesse de se confirmer au fil des rencontres organisées par la CPDP, que ce soit dans les débats mobiles soit dans les réunions publiques . A tel point que devant l’ampleur des interrogations , dont les vôtres, la commission a décidé de l’organisation d’une session spécifique sur ce sujet :
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Hervé Gauducheau , Dunkerque, 08/11/2017
Lors des auditions d'experts, deux intervenantes (Hélène Devillers, Directrice ATMO Hauts de France et Sandra Versmeesch, chargée d'études qualité de l’air et de la santé) sont venues expliquées leurs travaux sur la quantification des polluants sur notre territoire.
Depuis le début du débat les remarques affluent sur les 2000 camions supplémentaires que le projet à son terme (2035) apportera.
Pourquoi n'avoir pas demander à ces expertes quel pourrait être l'impact des 2000 camions supplémentaires en 2035 ?
Car à cette date la norme Euro VI aura porté ses fruits.
Sur le site du Ministère de la transition Ecologique et Solidaire il est indiqué:
"Les émissions polluantes des véhicules d’un poids total autorisé en charge (PTAC) de plus de 3,5 tonnes sont ainsi encadrées par des normes européennes de plus en plus contraignantes, de Euro 0 en 1990 à Euro VI depuis le 1er janvier 2014.
Ainsi, tous les véhicules neufs doivent désormais être conformes à la norme Euro VI, en application du règlement n° 595/2009 du Parlement européen et du Conseil du 18 juin 2009."
Donc depuis 2014 soit 21 ans avant l'achèvement du projet (avec ces 2000 camions) tous les camions neufs sont Euro VI.
Alors la question se pose de savoir comment évoluera la masse de polluants ainsi créée par 2000 camions Euro VI versus la masse aujourd'hui connue.
Toujours sur le site du Ministère de la transition Ecologique et Solidaire il est indiqué:
"La part des poids lourds les moins polluants, répondant à la norme Euro IV ou mieux, représentait 60 % du parc en 2015. "
Donc nous pouvons raisonnablement espérer voir les camions Euro VI (dans l'attente non déraisonnable de nouvelles normes avant 2035) correspondre à la majorité du parc.
Pourquoi les questions aux expertes, sur ce point précis, se sont-elles limitées à l'existant et non comme cela est la mission de cette CPDP à l'impact de ce projet ?
Réponse de la CPDP::
Votre question relève de la thématique de l’impact du projet sur le trafic et les conditions de transport routier. L’importance de ce sujet pour le Dunkerquois ne cesse de se confirmer au fil des rencontres organisées par la CPDP, que ce soit dans les débats mobiles soit dans les réunions publiques . A tel point que devant l’ampleur des interrogations , dont les vôtres, la commission a décidé de l’organisation d’une session spécifique sur ce sujet :
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Hervé Gauducheau, Dunkerque, 08/11/2017
Comment justifiez- vous l'intervention de l'association FNE parmi le panel d'experts consultés par la commission ?
FNE est impliqué dans le débat non comme expert indépendant mais comme partie prenante, et si sa parole est écoutée alors ne devriez-vous pas, au titre de l'équité, entendre au minimum un représentant d'Armateurs de France ?
FNE apporte une parole qui doit d'être entendue mais la qualification de parole d'expert ne vous parait-elle pas biaisée ?
Par ailleurs, comme de bien entendu, le Maitre d'Ouvrage doit justifier les chiffres et affirmations qu'il avance. Montrerez-vous la même rigueur avec les participants au débat comme FNE ?
Mon point particulier correspond à une question posée par une membre de la CPDP à l'intervenante (38'00").
"A la tonne transportée la massification n'est-elle pas un moyen de réduire la pollution globale ?"
N'est-il pas étonnant d'entendre la réponse de l'intervenante suggérer que cela est faux ?
Tous les armateurs expliquent à longueur de communiqués que l'exploitation des Méga PC est basée sur une réduction exceptionnelle de la consommation de combustible par boite transportée.
Comment alors polluer plus avec moins de polluant ?
Réponse de la CPDP:
Dans la phase préparatoire au débat, nous avons rencontré près d'une centaine d'intervenants pour nous permettre d'identifier les thèmes devant faire l'objet de réunions ou auditions spécifiques
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Stéphane Senicourt, 08/11/2017
Après le fiasco du terminal gazier pour les promesses d'emplois locaux non-tenues, quelle garantie allez-vous nous apporter encore une fois pour nos enfants, qui avec BTS ou autres diplômes, sont spectateurs et non acteurs de la construction, les entreprises préférant les "détachés" ?
Surtout ne dites pas qu'ils ne sont pas qualifiés, car d'ici 2022 le temps est assez large pour les préparer, aussi, il y a de l’incompréhension dans les propos de certains élus ventant le nombre d'emplois à venir et en même temps inquiets pour accueillir les familles à venir qui participeront à la construction, donc...
De même, à quoi bon mettre en concurrence 2 projets alors que l'Atlantique est déjà choisi vu l'avancement des travaux entre Gravelines et Loon-Plage. Les gens ne sont pas dupes, question pollution ce projet impactera directement les 2 villes qui seront devenues des cités dortoirs.
Concernant les nuisances dues aux poussières, par combien vont-elles être multipliées ? Sachant que de ce côté-là, on est déjà bien pollués et cela se ressent sur notre santé.
Ainsi la population subit tous les inconvénients, ne profitant aucunement des retombées économiques, car avoir une concentration d'usines types "Seveso" unique en France et être 4% au dessus de la moyenne nationale en nombre de sans emplois, n'est-ce pas anormal ? Il y a comme un hic.
Réponse du Maître d'Ouvrage :
CAP 2020 : un projet bénéfique pour l’emploi local
CAP 2020 serait un projet porteur de développement économique pour le territoire dunkerquois qui se traduirait par des activités créatrices d’emplois :
- Lors des travaux de réalisation des bassins, quais, routes, voies ferrées, plateformes logistiques
- Après la réalisation de ces travaux, lorsque les terminaux à conteneurs seront opérationnels et en phase commerciale pour accueillir les navires
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Xavier Vilain, 08/11/2017
Bonjour,
Est-il possible d'obtenir l'avis circonstancié, argumenté, chiffré de RFF et/ou de la SNCF concernant la capacité du réseau ferré à faire circuler de nombreux trains supplémentaires après mise en service des quais conteneurs prévus par CAP2020 ? Y-a-t-il une cartographie précise des lignes qui seraient empruntées, des flux qui seraient générés ? Y-a-t-il un document décrivant les points sensibles de connexion sur ces réseaux ferrés, par ex. le nœud d'Hazebrouck ? Y-a-t-il une étude précise sur la gare de triage de Grande-Synthe et l'évolution de ses activités avec CAP2020 ? (matériel prévu, salariés, impacts divers ...)
Merci
Réponse du Maître d'Ouvrage :
Les études conduites par Dunkerque-Port pour déterminer les variations de trafic ferroviaire, fluvial et routier sur le long terme montrent que l’augmentation massive des trafics conteneurs liés au projet CAP2020 est une opportunité pour renforcer l’offre multimodale du port et permettrait de faire passer la part routière de 80 % à 49 % à l’échéance 2035, principalement au profit du mode ferroviaire.
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Sandra Vermeesch, 08/11/2017
Face aux chiffres annoncés d'augmentation du trafic poids-lourds sur l'A16 à l'issue du projet, ne pourrait-on pas envisager de taxer les poids-lourds étrangers (très nombreux, voire dangereux actuellement) pour ainsi limiter leur circulation sur cette autoroute et "laisser la place" aux poids-lourds français qui recupèreraient les conteneurs et desserviraient ensuite la grande région Nord et Est de la France. Ceci afin d'éviter l'engorgement des voies routières et au passage faire un peu de favoritisme/protectionnisme des transporteurs français.
Réponse du Maître d'Ouvrage :
Les prévisions de trafic poids-lourds générés par la filière conteneur en prenant en compte à la fois le terminal conteneur déjà existant et le projet de développement porté par CAP 2020 conduisent aux volumes suivants :
- 2017 : 300 poids lourds/jour/sens
- Phase 1 : 1 000 poids lourds/jour/sens
- Phase 2 : 1 400 poids lourds/jour/sens
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Virginie Henocq, Leffrinckoucke, 02/11/2017
La rupture technologique (automatisation, robotisation…) ne met-elle pas en défaut les projections internationales d’emplois basées sur des tendances antérieures ? Rien ne semble avoir été décliné précisément sur la situation locale clairement. Pouvez vous nous donner la liste de vos projections optimistes d'emplois métiers par métiers pour notre territoire dunkerquois en particulier ?
Réponse du Maître d'Ouvrage :
Les projections en termes de création d’emplois qu’affiche le Grand Port Maritime de Dunkerque pour CAP 2020 reposent sur des études socio-économiques menées en partenariat avec la CCI Hauts-de-France.
Les résultats de ces études ont permis de démontrer que, à l’échelle des régions Hauts de France et Grand Est, le projet devrait être fortement créateur de de richesses et d’emplois avec plus de 16 000 emplois pérennes (9 500 emplois directs et 7 200 emplois indirects) et 1,8 milliard d’euros de valeur ajoutée à l’économie à l’horizon 2035, en particulier dans les secteurs de la logistique et des transports.
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Virginie Henocq, Leffrinckoucke , 02/11/2017
Merci de chiffrer les coûts indirects humains et financiers liés au projet :
· Passer de 300 camions à 2800 camions par jour qui sortent et entrent du Port (1 toutes les 30 secondes selon vos chiffres) a nécessairement des impacts physiques sur l’usure de nos routes et autoroutes (1 camions vaut 30 à 100 autos). Quel est le coût annuel de l’entretien supplémentaire des routes pour la période d’exploitation ?
· Augmenter le trafic routier aux abords de Dunkerque et tout le long du réseau augmente nécessairement le nombre d’accidents ? Merci d'évaluer ce nombre d’accidents supplémentaires et le coût moyen que cela représentera pour la collectivité et les assurances, donc pour les citoyens ? Ces calculs sont possibles et nécessaires bien sur et les résultats ne sont pas linéaires mais sont exponentiels en fonction de l’augmentation du trafic.
Dans le même esprit, une accidentologie augmentée entraîne nécessairement un nombre de morts augmentés sur les routes, merci d’indiquer clairement cette projection en nombre de morts supplémentaires ?
· Augmenter le trafic augmente nécessairement la pollution à fonctionnement et performances identiques. On ne peut s’appuyer sur d’éventuelles évolutions optimistes de la règlementation et des moyens technologiques, sur lesquels personne n’a prise aujourd’hui, pour faire baisser les chiffres quand cela «arrange». Il faut se baser sur la situation actuelle sans faire d’excès d’optimisme (ni de pessimisme).
· La pollution de l’air est responsable de dizaines de milliers de morts prématurés, quel sera l’ajout pour ce projet en terme de pollution et donc de nouvelles morts prématurées, sur un territoire dont l’espérance de vie est déjà de plusieurs années inférieure à l’espérance de vie régionale, qui elle-même est bien inférieure à l’espérance de vie nationale. Le Dunkerquois étant par ailleurs responsable de plus ¾ des émissions de gaz à effet de serre du territoire.
Merci de chiffrer ces coûts indirects humains et financiers de l’augmentation de la pollution à fonctionnement identique ?
· Le scénario de l’Atlantique que vous préconisez provoque une fracture urbanistique forte avec une modification évidente du fonctionnement local. Merci d’évaluer tous les coûts directs et indirects d’une telle rupture physique. Cela change les déplacements, les réseaux et les habitudes des citoyens. Merci d’évaluer les possibles projections sur l’économie et le fonctionnement local. Par ailleurs, les zones directement impactées, notamment sur Loon-plage, par les congestions de circulation, le bruit, la lumière, les pollutions auront un impact sur la valeur du foncier de l’immobilier, mais aussi sur la santé des citoyens. Merci de chiffrer ces changements ?
· Matières dangereuses et santé : les perturbateurs endocriniens, nanoparticules, cov... qui sont présents dans les produits importés sont dangereux, et aussi dans les emballages et systèmes de contentions, pour lesquels les dockers sont en première ligne à l'ouverture des boîtes (par exemple les normes sur les colles et produits d'emballage ne sont pas homogènes partout sur la planète et nous exposons nos agents à des dangers). Quelles mesures prendre par rapport à des matières dangereuses transportées dans les conteneurs, ou tout simplement les risques liés à la manipulation de ces derniers ?
· Le bruit généré par l'activité et ses nombreux impacts doit être évalué, et décliné en terme de conséquence financière directe, coût de l'immobilier, mais aussi sur le bien être et la santé des habitants.
· La lumière et ses impacts sont systématiquement sous évalués. Au delà de l'inconfort immédiat pour les habitants, il y a des impacts écologiques importants, et les réflexions sur des trames noires (sans lumières) dans notre environnement doivent progresser.
Réponse du Maître d'Ouvrage :
Une évaluation socio-économique positive pour CAP 2020
Comme pour tout autre projet d’infrastructure, le projet CAP 2020 a conduit à la réalisation d’une « évaluation socio-économique ». La méthodologie de ces évaluations socio-économiques des projets d’infrastructures est définie précisément par le ministère par l’instruction cadre du 16 juin 2014.
En cohérence avec cette instruction règlementaire, les principes et les critères d’évaluation retenus pour le projet CAP 2020 ont été les suivants.
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